Des vidéos détournées pour lutter contre la censure et la persécutions des Ouïghours en Chine : des « tutos » beautés !

Une lycéenne américaine a totalisé plus de 2 millions de vues avec une vidéo publiée sur la plateforme « TikTok » où elle fait semblant de se recourber les cils, avant d’alerter sur la détention de l’ethnie musulmane des Ouïgjhours en Chine.

«Prenez votre recourbe-cils et courbez-vous les cils. Maintenant, reposez-le, et utilisez le téléphone que vous avez dans vos mains pour faire des recherches sur la façon dont la Chine enferme des musulmans innocents dans des camps de concentration, les sépare de leurs familles, les viole, les tue.»

Voici le message, mot pour mot, délivré par Feriza Aziz, une jeune américaine de 17 ans, dans une vidéo publiée sur « TikTok », un réseau sociale de partage de vidéo – vidéo devenue virale depuis le 23 novembre.

Il se trouve que l’entreprise « TikTok », « ByteDance » est chinoise, son siège social se trouvant à Pékin. Il est évident que la puissante cyber-surveillance chinoise agit en dehors de ses frontières pour censurer ce qui lui déplaît sur le réseau social.

D’où l’intelligence et la stratégie de Feriza Aziz qui introduit sa vidéo en supposant l’efficacité de son recourbe-cils, laissant ainsi voler la portée politique de son message.

Quand la vidéo disparaît deux jours après il est trop tard : elle s’est propagée et a obtenu plusieurs dizaines milliers de vues !

Devant l’appel à la mobilisation de la jeune fille, sous le couvert de la censure, il a suffit d’une cinquantaine de minutes à la chaîne pour rétablir l’accès à son compte.

L’excuse de la plateforme : une simple « erreur de modération ». En outre, la surveillance accrue de ses comptes, car plusieurs étaient surveillés depuis qu’il y aurait une vidéo parodique utilisant le visage d’Oussama Ben Laden.

La réponse de la lycéenne ne peut être plus claire, « la Chine a peur ». La vérité au sujet de son traitement de la population ouïghoure reste un secret, un tabou, une vérité qui ne doit pas être révélée.

Cette dénonciation en trois parties s’attaque directement au génocide culturel des Ouïghours, qui se déroule dans l’ouest de la Chine. On estime qu’un million de membres des minorités ethniques musulmanes de la région du Xinjiang seraient persécutés. Détenues dans des camps «de rééducation politique», ces personnes issues de ces ethnies subiraient un lavage de cerveau, des violences physiques et des travaux forcés sous prétexte d’une sois-disant lutte antiterroriste.

Tandis que Pékin nie les exactions, ne parlant que de «centres de formation professionnelle», les preuves de cet enfermement à grande échelle se multiplient !

Une stratégie gagnante et même allant au delà de ses espérances puisqu’elle est même imitée. Vicky Xiuzhong Xu, journaliste et membre de l’Institut australien de politiques stratégiques (ASPI), publie à son tour une vidéo où elle reproduit la même imitation de démonstration de cils.

Malgré l’accumulation de preuves, de la répression contre les Ouïghours, la communauté internationale – États-Unis d’Amérique exceptés – a évité jusque-là d’affronter la Chine sur le sujet. La chercheuse explique que « ByteDance » participe à la cybersurveillance de la population Ouïghoure en Chine et empêche l’apparition de toute vidéo critiquant la politique chinoise sur « TikTok ».

Le message reproduit, Feriza Aziz explique que les réseaux sociaux sont «la meilleure façon de sensibiliser les personnes à ces problématiques». Face à la censure…

Audrey Gym.

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