Égypte : Une fillette de 12 ans meurt après avoir subi une excision !

Une petite Égyptienne meurt d’une excision, ses parents et le médecin arrêtés.

Une fille, âgée de 12 ans, est morte dans le sud de l’Égypte après une excision – pratique encore répandue dans la région -, fin janvier. « Le médecin a essayé de la sauver, mais elle est décédée », a expliqué le bureau du procureur dans un communiqué publié jeudi 30 janvier, tout en promettant des « actions fermes » contre tous ceux qui pratiqueraient encore ces mutilations dans le futur.

Le procureur a ordonné l’arrestation des parents et du médecin qui a réalisé l’intervention. L’excision est une mutilation qui consiste en une ablation rituelle du clitoris et parfois des petites lèvres, pratiquée chez certains peuples sur les petites filles. Depuis le milieu des années 1990, l’Égypte lutte contre cette pratique vieille de plusieurs siècles. Elle est interdite en Égypte depuis 2008. Cette année-là, une loi interdisant l’excision des organes génitaux féminins avait été votée au Parlement malgré la forte opposition des voix conservatrices, rappelle ABC News .

Mais une enquête gouvernementale de 2015 a révélé que 87 % des Égyptiennes, âgées de 15 à 49 ans, avaient été excisées.  » Beaucoup de jeunes filles égyptiennes seront encore obligées de subir cet acte et beaucoup d’entre elles mourront tant qu’il n’y aura pas de stratégie claire de l’État et une véritable criminalisation de la pratique », a déclaré Amel Fahmy, directeur général du Tadwein Gender Research Center qui lutte contre ces mutilations génitales féminines.

Ces dernières années, plusieurs cas de jeunes filles décédées après avoir été excisées ont fait la une des journaux en Égypte. En décembre 2016, la justice égyptienne avait condamné deux médecins et la mère d’une jeune fille de 17 ans, décédée après une excision à seulement un an de prison avec sursis, verdict qui avait suscité de vives critiques de la part de militants anti-excision.

En 2016, les législateurs égyptiens avaient adopté des amendements à la loi, qui ont fait passer ces mutilations de la catégorie des délits à celle des crimes où les peines sont plus sévères.

Mais selon Reda el-Danbouki, avocat et défenseur des droits de l’homme, il y a encore des failles dans la législation : en effet, le code pénal ne criminalise l’ablation des organes génitaux féminins que dans les cas où il n’y a pas de justification médicale. Des parents ou des médecins peuvent ainsi prétexter vouloir supprimer chez leur enfant une excroissance cutanée prétendument inconfortable, explique-t-il.

Kevin Negalo

Pour rappel !

C’est ce jeudi 6 février que la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) aura lieu, comme chaque année depuis 2003.

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