Deux jeunes femmes âgées de 28 et 29 ans ont été arrêtées par la DGSI pour financement du terrorisme via les allocations familiales.
Affaibli militairement Daesh et le Califat entre Syrie et Irak, a perdu la quasi-totalité de ses sources locales de financement, dont le pétrole. Alors, les Européens radicalisés soutenant le djihad ont pris la relève…
Depuis la France, des familles financent, volontairement ou non, l’aide aux terroristes. Elles envoient de l’argent à des proches.
L’opération antiterroriste s’est déroulée il y a une semaine à Nîmes. Les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé deux femmes de 28 et 29 ans. Depuis 2014, elles percevaient et renvoyaient les allocations familiales de leur sœur radicalisée qui vit en Syrie.
Les deux sœurs ont passé 96 heures de garde à vue pour avoir envoyé, à leur sœur partie faire le jihad en Syrie, de l’argent issu des allocations familiales qu’elles percevaient à tort. D’après « Le Figaro », qui relate les faits, le discret stratagème aurait été mis en place à partir de 2014 et n’avait, jusque-là, jamais éveillé les soupçons de la CAF. Le préjudice porterait sur plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Les deux femmes, elles-mêmes non radicalisées, ont été libérées à l’issue de leurs auditions mais encourt désormais jusqu’à 10 ans de prison et 225.000 euros d’amende, la sanction prévue par le droit français pour punir les auteurs de financement du terrorisme. Une enquête préliminaire a été ouverte.
L’exemple de ces deux femmes met en lumière un phénomène suivi de près par les services de renseignement français et facilité par les plate-formes numériques de collectes de fonds et les cartes prépayées. En avril 2018, François Mollins, alors procureur de la République de Paris, estimait à 416 le nombre de donateurs identifiés en France.
Kevin Negalo