Kitty Monterrey, patronne du parti d’opposition de droite « Citoyens pour la Liberté », a fui le Nicaragua pour le Costa Rica.
Alors que l’élection présidentielle se tiendra le 7 novembre prochain, Carmella Rogers, la présidente du parti d’opposition « Citoyens pour la liberté », connue sous l’identité de Kitty Monterrey, a dû fuir le Nicaragua pour le Costa Rica, afin d’échapper à la prison.
Selon Kitty Monterrey, plus personne n’est en sécurité au Nicaragua. La présidente du parti d’opposition « Citoyens pour la liberté » s’est exprimée dans la presse costaricienne après sa fuite. Avant de quitter son pays, le régime Ortega lui avait retiré sa carte électorale et son passeport. Le porte-parole de son parti, un ancien ambassadeur, a lui aussi voulu fuir, mais il a été arrêté lundi dernier.
«Désormais plus personne n’est en sécurité. (Rester) n’avait plus de sens, on allait m’arrêter ou me déplacer», a dit la politicienne de 71 ans à Telenoticias, média du Costa Rica où elle est réapparue ce mardi 9 août, après s’être cachée plusieurs jours.
Kitty Monterrey, de père américain et de mère nicaraguayenne, a vu, la semaine dernière, annuler sa carte d’identité nicaraguayenne, puis, deux jours après, son passeport. «Je suis dans la clandestinité depuis vendredi. Je cherchais une porte de sortie qui devait être progressive pour arriver ici en toute sécurité. C’était difficile et je suis fatiguée, mais me voilà», a-t-elle avancé, en assurant qu’elle continuerait à «lutter pour le Nicaragua».
Vendredi, le tribunal électoral, proche du gouvernement Ortega, a mis hors-jeu le parti « CxL » en vue de l’élection présidentielle du 7 novembre. La candidate à la vice-présidente de « CxL », Berenice Quezada, avait été, peu avant, assignée à résidence.
Au total, 32 opposants ont été incarcérés ou placés sous arrêts domiciliaires depuis début juin. Parmi eux se trouvent sept candidats potentiels à la présidentielle.
Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de faire table rase de ses concurrents à l’approche du scrutin. Candidat du « Front sandiniste de libération nationale » (FSLN), cet ancien guérillero de 75 ans – et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo (70 ans) – n’ont désormais, face à eux, plus aucun candidat sérieux.
La répression contre les opposants pour l’élection, a commencé le 2 juin avec la détention sous arrêts domiciliaires de Cristiana Chamorro, rivale la plus crédible du couple présidentiel, et qui est la fille de Violeta Chamorro, vainqueur de Daniel Ortega dans les urnes en 1990 et présidente jusqu’en 1997.
Le pouvoir estime que les opposants détenus sont des «mercenaires» à la solde de Washington pour tenter de renverser Daniel Ortega.
Cette semaine, le régime Ortega a retiré ses ambassadeurs de quatre pays d’Amérique latine, dont le Mexique et la Colombie. Ces pays avaient rappelé leurs ambassadeurs pour consultation afin de protester contre la dernière vague d’arrestation des opposants. Selon certains observateurs, le Nicaragua pourrait, à l’instar du Venezuela, se retrouver de plus en plus isolé sur la scène internationale
Les États-Unis ont estimé, samedi dernier, que l’élection du 7 novembre avait «perdu toute crédibilité». Washington et l’Union Européenne ont sanctionné le gouvernement Ortega, pour protester contre la répression qu’il entretient envers ses opposants depuis le déclenchement de manifestations antigouvernementales en 2018.
Kevin Negalo