Rennes et Brest s’affronteront pour le prochain tour de la Coupe de France de football féminin ce samedi 20 novembre. Lors de cette compétition, les joueuses recevront un maillot de la Fédération mais pas de short ni de chaussettes au contraire des garçons qui seront totalement équipés.
Les hommes ont la tenue complète fournie par la Fédération française de foot. Les filles ont le droit à des T-shirts souvent bien grands car taillés sur des gabarits masculins.
Le 8 mars dernier, en référence à la Journée des droits des femmes, les Rennaises du CPB Brequiny avaient joué en culotte afin de dénoncer les inégalités d’équipement entre les hommes et les femmes. Une action mise en place pour attirer l’attention de la Fédération Française de Football qui avait réagi en disant qu’elle étudierait la question. Une étude très lente puisqu’aujourd’hui rien n’a changé et les équipes participantes réfléchissent à une nouvelle action de plus grande ampleur. Si l’arbitre donne son accord, les Rennaises et les Brestoises rentreront sur le terrain en culotte lors de leur opposition en Coupe de France ce samedi 20 novembre, à 18h.
Une façon de dénoncer et de manifester contre cette différence et de marquer les esprits. Au-delà de la tenue, les sportives bretonnes savent que l’argent mis sur la table en local comme au niveau national n’a rien à voir avec leurs homologues masculins.
« Les maillots arrivent aujourd’hui, mais on sait déjà que, dans le colis il n’y aura pas de shorts et de chaussettes », déplore Manon Tessier, la capitaine de l’équipe féminine de foot du Cercle Paul-Bert (CPB) de Rennes (D2).
« La Coupe du monde féminine a confirmé que le public pourrait adorer mais il faudrait laisser le temps aux filles de fidéliser les curieux. Ce qu’il nous faut, ce sont des mécènes, des partenaires économiques prêts à investir pendant cinq ans et ça paiera, j’en suis sûr », confiait, à « Ouest-France »,Rodolphe Le Clerc, responsable de la section féminine du CPB, en mars dernier.
« Il faut arrêter de nous comparer aux garçons. Notre jeu n’a rien à leur envier et on n’a pas envie d’aller vers leurs dérives, leurs salaires », rappelait aussi Manon Eluère, joueuse rennaise, partie depuis à Lyon, et toujours très active pour encourager les pratiquantes, les entraîneuses, les dirigeantes, les arbitres femmes à occuper le terrain.
Kevin Negalo