Arrêtée le 16 novembre dernier et condamnée à 80 coups de fouets et une peine de prison ,Paris a appelé, ce jeudi 18 novembre, à la libération de Narges Mohammadi, militante iranienne des droits de l’Homme et pourfendeuse de la peine de mort dans son pays.
Il est reproché à Narges Mohammadi d’avoir publié un communiqué contre la peine de mort et d’avoir organisé un « sit-in » de protestation pendant sa détention à la prison d’Evine à Téhéran.
Narges Mohammadi est, aussi, la porte-parole de l’ONG « Centre des Défenseurs des Droits de l’Homme », fondé par la prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, et est « une figure de la défense des libertés fondamentales » dans son pays, a souligné la diplomatie française. « Ses activités, notamment en faveur de l’abolition de la peine de mort et de la lutte contre les violences faites aux femmes, lui ont déjà valu plusieurs peines d’emprisonnement et châtiments corporels inacceptables », a rappelé la porte-parole du Quai d’Orsay.
La militante des droits humains, libérée en octobre 2020 après cinq ans de prison, a de nouveau été condamnée en mai, à 80 coups de fouet et 30 mois de détention, pour « propagande contre le système politique iranien », diffamation et « rébellion contre l’autorité pénitentiaire ».
Selon le quotidien réformateur « Etemad », la militante, également journaliste, a déclaré avoir « été battue et harcelée » dans cette prison. Elle avait aussi été transférée « de force » de la prison d’Evine au pénitencier de Zanjan (nord-ouest), indique l’organisation internationale de défense de la presse « Reporters sans frontières » (RSF).
La France demande l’Iran de « respecter ses engagements internationaux » en matière de droits de l’Homme, et « en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».
Il y a quelques jours, le pays était aussi pointé du doigt par plusieurs ONG pour avoir promulgué une nouvelle loi restreignant l’accès à certains services et soins de santé reproductive aux femmes. En septembre dernier, « Amensty International » dénonçait déjà « l’impunité » de l’Iran face à plusieurs morts suspectes en prison.
Joseph Kouamé