Des inégalités de salaires flagrantes ont été évoquées par Samira Ahmed, qui mettent en cause la BBC, pourtant média référent, qui avait déjà était pointé du doigt pour leurs différence salariales conséquentes et injustifiées à l’égard et aux désavantages des femmes.
Le procès qui s’est ouvert lundi a été largement soutenu.
Samira Ahmed, journaliste de la chaîne BBC est présente depuis 7 ans, tous les vendredi soir, sur l’émission »Newswatch », émission ou les téléspectateurs posent directement des questions aux journalistes sujet aux traitement de l’actualité.
Mais cette dernière a constaté une grande différence de salaire avec une émission qui, de par son format quinze minutes hebdomadaires, est « voisine » de l’autre programme de la BBC « Points of View », présenté par son collègue et pair Jeremy View.
Détail marquant, la différence nette de salaire : Samira Ahmed est payée 410 livres (510 euros) tandis que, au même argument d’une émission au même format et procédé, son collègue Jeremy View touchait 3000 livres (3470 euros) par émission, de 2008 a 2018, pour exactement le même travail.
L’émission « Points of View » du journaliste a, par ailleurs, une moins bonne audience que sa concurrente qui n’a donc aucune raison valable d’être moins bien rémunérée. Cet incohérence est soulevée, également, par le fait que l’entreprise publique réfute les arguments soulevés, en parlant notamment de la différence de tons des deux émissions.
Cela peut être considéré comme un outrage conséquent et avoir un impact pour faire évoluer les mentalités. D’ailleurs différentes personnalités des médias britanniques ont soutenu la journaliste à l’ouverture du procès. Son ancienne collègue Mme Gracie reprécise les sujets sous-jacents de la problématique « Les femmes ne veulent pas que leur travail soit sous-estimé. Cela affecte tout dans leur vie, ce n’est pas seulement une question d’argent….c’est aussi une question de respect de soi et d’évolution de carrière. ».
La BBC avait déjà accepté la revalorisation de salaire de Mme Ahmed pour des émissions qu’elle présentait sur leur radios, avec, comme raison légitime, un taux salariale de 33% à 50% de moins que ses collègues masculins reconnu. Effectivement, ceci n’est pas totalement un thème de revendication nouvelle pour la BBC, puisque la célèbre chaîne anglaise compte déjà deux cas à son actif. Le premier datant de janvier 2018 en la personne de Carrie Gracie, leur rédactrice en chef en Chine, qui, à cet époque s’était faite remarquer en donnant sa démission pour protester contre « la culture salariale secrète et illégale » entretenue par les chaînes de télévision britannique. Tandis que, de son côté, dès mars 2018, Martina Navratilova a pris la suite en dénonçant « des écarts de salaires choquants », se comparant à son collègue John McEnroe payé par la multiplication de 10 fois son salaire !
Il va de soit que le procès qui s’est ouvert lundi pourrait être le début d’une longue série de poursuites et de revendications.
Audrey Gym.
