Ce dimanche 13 juin 2021, se clôturait la 12ème édition du festival de cinéma péruvien de Paris, avec le dévoilement de son palmarès et sa remise des prix.
Sur les trois catégories, deux d’entre elles ont eu des lauréats qui concernent la ligne éditoriale de « FemmeS du Monde magazein ». Mais c’est bien la totalité du palmarès de cette édition 2021 que nous vous dévoilons, dans le présent article, ainsi que notre avis concernant les œuvres concernées.
Vingt-six œuvres cinématographiques étaient projetées durant cette semaine du festival de cinéma Péruvien de Paris 2021, au cinéma «Saint-André des Arts » (dans le célèbre quartier latin, fort connu pour son très grand nombre de salles de cinéma, en effet à la prise de conscience estudiantine des événements connus sous le nom de « Mai 68 », que le cinéma était aussi un art et qu’il ouvrait sur le monde, sur l’Universel). Répartis en quatre catégories – dont trois ayant pour enjeu d’une remise de prix : compétition « longs-métrages de fiction » – 5 films, compétition « courts-métrages » – 10 films, compétition « longs- métrages documentaires » – 4 films (la catégorie « Panorama » se composant, de fait, des six œuvres restantes, étant aussi bien des longs métrages que des courts-métrages, de fiction comme documentaires).
Outre ce grand nombre de films présents durant toute la semaine du 7 au 13 juin – et auquel il faut ajouter le film « Juliana », ce film sorti en 1989 au Pérou et qui a, fort justement, le titre de film du patrimoine péruvien, présenté en avant-première pour sa sortie en salles, en France, à partir du 9 juin, dans une version restaurée -, cette 12ème édition du festival du film Péruvien de Paris était très riche de part le niveau des films proposés. D’ailleurs, le jury l’ai pleinement reconnu, décidant de remettre, en plus du grand prix « Soleil tournant », qui récompense le meilleur long métrage de fiction, un prix en mention spécial à un second film.

Prix du meilleur long métrage : « LA PASION DE JAVIER », d’Eduardo Guillot
Le jury de cette 12ème édition de cinéma Péruvien de Paris, présidé par Catherine Belkhodja, avec la participation de Karen Byot, Nicolas Verastegui, Olivier Pouponneau, Zoltán Mayer a attribué le grand prix « Le soleil Tournant » et une bourse de 3000 euros pour la post-production d’un prochain film offert par Guarango Cine, dans la catégorie fiction longs-métrages.
Grâce à sa fiction, le réalisateur Eduardo Guillotpermet à tous de découvrir la vie et l’œuvre du jeune poète Javier Heraud, assassiné à l’âge de 21 ans, lui qui est considèré comme le Rimbaud péruvien. Edouardo Guillot a choisi et dirigé avec soin ses acteurs. Stefano Tosso est très convaincant, de même que Sofia Rocha, décédée il y a deux ans, si émouvante et subtile dans son rôle de médiatrice entre père et fils. L’auteur a le grand mérite de retracer avec délicatesse le parcours sentimental, familial et politique de cet écrivain « trop tôt disparu ».

Mention spéciale : « MATAINDIOS »
Devant la grande qualité de la sélection des films de fiction, le jury a décidé de remettre un autre prix, en plus du « Soleil Tournant ».
De façon consensuelle, le jury 2021 a souhaité attribuer une mention spéciale à la fiction co-réalisée par Oscar Sanchez et Robert Julca, « Mataindios », « pour sa puissance cinématographique, ses regards d’auteurs portés sur cette communauté de paysans confrontés à la fatalité du destin ».
A signaler que, ces deux films ne faisant pas parti de notre couverture presse, puisque n’entrant pas dans la ligne éditoriale de « FemmeS du Monde magazine » (qui se concentre exclusivement sur des films réalisés par des femmes et/ou , au moins, l’interprète principale étant une femme (ce qui exclut les « transidentitaires qui, eux, sont bien des hommes), nous ne pouvons donner un véritable avis sur aucun de ces deux lauréats, nous fiant, donc, pleinement, à l’avis du jury. Néanmoins, pour avoir vu les bandes annonces de la totalité des films en compétions, ces choix nous paraissent logique (particulièrement en ce qui concerne « La passion de Javier »).

Par contre, parmi les films faisant parti de notre couverture presse, il y a un film sélectionné dans cette catégorie, qui nous a vraiment beaucoup plu, à savoir « Contactado », et nous avons décidé de vous en proposer un article-critique dans les jours qui viennent.
Prix du meilleur documentaire : SEMBRADORAS DE VIDA, co-réalisé par Diego et Alvaro Sarmiento
C’est le coup de cœur absolu du jury et la découverte majeure de cette édition. Le jury a été particulièrement sensible aux qualités exceptionnelles de ce documentaire. « D’une grande rigueur anthropologique, ce film a su nous émouvoir par sa poésie et son humanité. Profondément attaché à la transmission de l’héritage culturel associé aux rituels ancestraux, il nous parle aussi d’aujourd’hui : respect de la terre, préservation de la qualité et de la diversité des semences, conservation en lieu sûr, système d’échanges vertueux (don ou troc). À travers ces femmes péruviennes, ce film rend hommage à des valeurs universelles ».

Pour notre part, nous n’avons pas eu l’occasion d’être présent à la projection de ce film documentaire mais, grâce à Mme Jovita Maeder, organisatrice du festival, nous allons bénéficier d’une « séance de rattrapage » qui nous permettra de vous en donner notre avis, dans un prochain article-critique.
Prix du meilleur court métrage : « EL SILENCIO DEL RIO », réalisé par Francesca Canepa
Le jury des courts-métrages, composé de : Félix Terrones, Délia Espina Dief et Anne Colson, reconnaît « le sens du rythme et la mise en scène qui subliment la beauté des décors. Il a été également sensible à l’histoire émouvante dans laquelle la relation entre père et fils montre l’importance des rêves, des mythes et de l’imagination pour l’être humain ».
Ce film court entrant bien dans notre ligne éditoriale, nous avons eu l’occasion de le voir et, durant son visionnage (qui, en plus, était le dernier de notre série), il nous ai paru évident que ce serait le lauréat dans cette catégorie, tant les aspects techniques relevés par les trois membres du jury, dans leur communiqué officiel, sont indéniables. Cependant, nous regrettons, pour notre part, toutes les autres raisons invoqués par le jury, pour la remise de ce prix, nous les mettons à la décharge de ce film, car ils ne constituent que de ces « facilités » que trop utilisent pour exciter les affects primaires humains. Du coup, la réalisatrice n’a pas fait de véritable effort pour permettre la pleine et entière compréhension de son propos. Nous le trouvons, en effet, pas assez intelligible, trop flou dans son message et le but donné à transmettre quelque chose de concret au spectateur. Bien sûr, comparé aux autres courts-métrages en complétion, rien que ses qualités techniques le mettait très loin devant tous les autres.

D’où le grand regret, pour nous, que le court-métrage « Porque no te voy a querer ? », se trouvait dans la section « Panorama », et non pas en compétition, car, bien que totalement différent par son univers, il a, lui, le mérite de montrer la « triste réalité » de ce monde, tant des immigrés clandestins, mais aussi, de la grande violence de la totalité des pays latino-américains, dont nous avons pu être le témoin quotidien durant nos dix-mois passés dans cette partie du monde, mais dont on n’exploite et « n’exporte » que très peu le sujet vers les pays occidentaux – celles des « masses touristiques », qui n’aiment l’ailleurs que lorsqu’il offre de « l’exotisme pour bobos ». Qui plus est, « Porque no te voy a querer ? » nous rappelle une autre réalité qui « fait mal », à savoir le fait que, quand bien même chacun vie de grands drames personnels, le monde, lui, continue et continuera toujours à tourner, et ses priorités avec.
Pour conclure, nous rappelons que cette 12e édition du Festival du Cinéma Péruvien de Paris a été possible grâce à la participation de partenaires : L’Ambassade du Pérou en France, DAFO Ministère de la Culture du Pérou, le laboratoire Guarango Cine, SAE, le Groupe Picaflor, Promperu, Radio CAPSAO.
Et profitons de ce présent article pour dire tout le plaisir qu’à été le notre, à « FemmeS du Monde magazine », non seulement de couvrir cette douzième édition du festival, mais, en plus, d’en avoir été l’un des partenaires officiels.
Tous nos remerciements à Mme Jovita Maeder – présidente du festival -, ainsi qu’à toute l’équipe de bénévoles et au personnel du cinéma « Saint-André des Arts », qui était l’hôte de cette édition 2021.
Tout cela fait que cela serait un plaisir, pour nous, d’être présent à l’édition 2022 du festivla de cinéma péruvien de Paris. Et, de ce fait, nous vous disons « A l’année prochaine ! ».
Christian Estevez
crédit photos : Xavier Castillo