Plusieurs journalistes ont été tabassés par les talibans pour empêcher la couverture d’une manifestation de femmes, jeudi dernier, dans le centre ville de Kaboul.
Ce jeudi 21 octobre un groupe d’une vingtaine de femmes a pu, exceptionnellement, défiler dans le centre de Kaboul pendant plus d’une heure et demie pour défendre leur droit à étudier et travailler, sans être arrêtées ou frappées par les talibans présents. Vêtues de foulards colorés, de manteaux et de pantalons, les manifestantes ont scandé «chômage, pauvreté, faim» et «nous voulons travailler» tout en appelant à la réouverture des écoles pour les filles.
Les manifestantes, encadrées par moments de très près par les forces de sécurité talibanes, ont également brandi, au milieu de la circulation, des petites pancartes sur feuille A4 sur lesquelles ont pouvait lire « nous n’avons pas le droit de travailler ».
La précédente manifestation de femmes, le 30 septembre 2021, avait été dispersée en quelques minutes par la force talibanes.
En revanche, les médias présents ont été empêchés de s’approcher, de photographier ou de filmer le cortège, violemment repoussés par les combattants talibans présents.
Parmi eux, un journaliste a été frappé à coup de crosse de fusil puis éjecté du cortège à coup de pieds et menacé par l’un des talibans présents. Certains étant armés de fusil AK-47 ou M-16.
Les femmes n’ont pas été attaquées physiquement pendant la marche, mais à plusieurs reprises des talibans ont tenté de les interrompre, notamment verbalement. Elles ont finalement décidé de se disperser et aucune n’a été arrêtée, a indiqué une organisatrice à l’AFP.
« C’est la situation, les talibans ne respectent rien, pas les journalistes, ni locaux, ni étrangers, et pas les femmes », a déclaré à l’AFP l’une des organisatrices, Zahra Mohammadi.
« Mon message à toutes les filles de ce pays est n’ayez pas peur des talibans et même si votre famille ne vous laisse pas quitter la maison, n’ayez pas peur, sortez, venez, faites des sacrifices, battez-vous pour vos droits, il faut le faire pour que les choses changent pour la prochaine génération », a appelé la militante.
Joseph Kouamé