La star américaine Scarlett Johansson a décidé de poursuivre Disney en justice pour avoir sorti son nouveau film simultanément en streaming et en salles de cinéma.
Scarlett Johansson est furieuse contre les studios Disney après que son film « Black Widow », le premier long-métrage entièrement centré sur le personnage de Natasha Romanoff, ai été diffusé en streaming. Le blockbuster est effectivement disponible sur le service « Disney+ » ainsi que dans les salles obscures depuis le 9 juillet dernier, et l’actrice n’a pas beaucoup apprécié cette décision.
L’actrice Scarlett Johansson, 36 ans, a lancé une action en justice à la cour supérieure de Los Angeles contre la Walt Disney Company jeudi 29 juillet. Selon l’actrice, la société Disney n’a pas respecté les termes du contrat qui les liait en diffusant le film « Black Widow » sur « Disney+ », le jour même de sa sortie en salles, du fait que l’industrie cinématographique soit confrontée à de nombreux bouleversements dus à l’essor des plateformes de streaming et à l’effondrement du box-office dans les salles de cinéma à cause de la pandémie.
Après avoir déposé plainte, l’avocat de Scarlett Johansson a déclaré que Disney « est en train d’ignorer les contrats des artistes responsables du succès de ses films ».
La sortie du film « Black Widow » sur grand écran, prévue l’an dernier, avait été repoussée plusieurs fois à cause de la pandémie de Covid-19. Il est finalement sorti en ce mois de juillet dans les cinémas, mais aussi sur la plateforme de streaming « Disney+ ».
En proposant le film à la fois aux spectateurs des salles de cinéma et aux utilisateurs de « Disney+ », Disney aurait « attiré le public du film loin des salles et vers sa propre plateforme de streaming », ce qui a porté préjudice à Scarlett Johansson. En effet, la rémunération de l’actrice pour le rôle de Black Widow était en partie basée sur des primes en cas de succès au box-office.
Les experts du box-office considèrent que les chiffres décevants – selon les standards des films Marvel – sont en partie dus à sa sortie simultanée en streaming. En trois semaines, le film a engrangé 150 millions de dollars de recettes dans les cinémas américains. « Ce n’est un secret pour personne que Disney sort des films comme “Black Widow” directement sur « Disney+ » pour attirer plus d’abonnés et ainsi faire grimper le cours de l’action de l’entreprise – et invoque le Covid-19 comme prétexte », a déclaré l’avocat de Scarlett Johansson, John Berlinski, dans un communiqué à l’AFP.
« Ce n’est sûrement pas la dernière fois que des talents d’Hollywood tiennent tête à Disney et indiquent clairement que, quoi que la compagnie puisse prétendre, elle a l’obligation légale d’honorer ses contrats », a-t-il ajouté. Disney, qui possède les studios Marvel, spécialistes des super-héros, a rétorqué ne pas avoir violé le contrat et a balayé les poursuites d’un revers de la main. « La plainte est particulièrement triste et éprouvante parce qu’elle ignore l’impact mondial horrible et prolongé de la pandémie de Covid-19 », a dit le groupe dans un communiqué. Comme beaucoup de studios hollywoodiens, Disney privilégie de plus en plus le streaming comme source de revenus futurs.
Après le premier week-end d’exploitation de « Black Widow », Disney avait publié un communiqué affirmant que le film avait récolté « plus de 60 millions de dollars » rien que sur « Disney+ », où il était accessible aux abonnés, moyennant un coût supplémentaire de 30 dollars. Dans la plainte déposée, il est indiqué que « pour protéger ses intérêts financiers, Mme Johansson a obtenu de Marvel la promesse que la sortie du film se ferait « en salle » » ce qui, selon elle, impliquait qu’il ne serait pas disponible en streaming immédiatement.
Mais « Disney voulait attirer le public du film loin des salles de cinéma et vers son propre service de streaming, où il pourrait garder les revenus pour lui seul tout en augmentant le nombre d’abonnés à Disney+ », la compagnie cherchant à « s’enrichir », lit-on encore.
Le studio rival – Warner Bros – a été critiqué, l’an dernier, pour avoir pris une décision similaire en sortant tous ses films simultanément au cinéma et en streaming. Mais, contrairement à Disney, Warner avait renégocié nombre de ses contrats avec les stars et les réalisateurs, et aurait versé plus de 200 millions de dollars pour compenser le manque à gagner au box-office.
Kevin Negalo